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Suite à la lecture de la déclaration de politique générale ( DPG ), par la bourgmestre, madame Plomteux, le jeune conseiller Ecolo, Grégoire Delneuville, commente :

« En novembre dernier, la ville de Montréal a déclaré l’état d’Urgence Climatique. Quelques semaines plus tard, le maire de Londres fait de même pour sa ville, il y a quelques jours.

Depuis trois semaines, des élèves d’écoles de toutes la Belgique décident de sécher les cours pour réclamer des actions ambitieuses pour le climat, avec ou sans l’accord de la direction. La semaine dernière, ils étaient 12.500, aujourd’hui 35.000. Ce nombre va très certainement augmenter durant les prochaines semaines, avec l’arrivée des étudiants du supérieur.

Il y a un mois, nous étions 75.000 à revendiquer les mêmes choses dans les rues de Bruxelles.  Ce dimanche, ce nombre sera peut-être encore plus important.

En France, ils sont plus de 2.000.000 à attenter un procès contre l’Etat pour inaction climatique. En Belgique, nous sommes 55.000.

Depuis peu, nous avons dépassé le premier degré en plus par rapport à l’ère pré-industrielle. Parmi les 10 années les plus chaudes jamais enregistrées par l’homme, 8 appartiennent à la dernière décennie.

Et puis, nous recevons la déclaration de politique générale de la majorité à Fernelmont.  Qu’est-ce qu’on trouve dedans ? Rien, aucune ambition écologique, aucun moyen fort.  On continue comme avant.

« Si nous ne changeons pas d’orientation d’ici 2020, nous risquons (…) des conséquences désastreuses pour les humains et les systèmes naturels qui nous soutiennent »

« Il est impératif que la société civile, jeunes, groupes de femmes, secteur privé, communautés religieuses, scientifiques et mouvements écologiques dans le monde, demandent des comptes aux dirigeants »

« Le monde fait face à une menace existentielle directe et au plus grand défi de l’époque ».

Ces mots, je ne les sors pas de nulle part, je les emprunte à Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU.

Selon le GIEC – groupe d’experts intergouvernemental dont le but est d’évaluer, sans parti pris, l’évolution du climat et les risques pour la population humaine – les 1.5°C supplémentaires seront atteints entre 2030 et 2050, cette augmentation de température étant très liée aux activités humaines.  Le GIEC nous prévient aussi sur les conséquences, dramatiques, de cette augmentation, sur les populations humaines, et autres. Sans parler de réactions en chaîne.

Les conséquences possibles de ces dérèglements climatiques sont connues :  perte de rendements agricoles, famines, guerres et réfugiés climatiques, maladies, chute de la biodiversité, sur laquelle reposent les besoins humains, voire même une extinction pure et simple de l’espèce humaine.

Voilà où nous en sommes, ce que nous savons.  Ne vous y trompez pas, cette crise ne va pas arriver d’ici 200 ou même 100 ans, cette crise, comme beaucoup de personnes autours de cette table, nous allons devoir la vivre et la subir, nos enfants et petits-enfants également.

Et puis nous recevons votre déclaration de politique générale.  En un mot : rien ! Deux-trois mots sur le sujet sans aucune réelle implication ou volonté.  On dirait que vous n’avez même pas conscience des enjeux de notre époque.

Ne me dites pas que la commune ne peut rien faire ! C’est à ce niveau que des actions doivent être menées !

Nous pouvons déclarer l’urgence climatique,

Nous pouvons nous joindre au procès contre l’Etat et réclamer une justice climatique,

Nous pouvons favoriser des systèmes agricoles résilients et locaux,

Nous pouvons prévoir un référent énergie pour tous,

Nous pouvons investir massivement l’énergie verte,

Nous pouvons nous déclarer « commune en transition »,

Nous pouvons renforcer de manière efficace la mobilité douce

Ou nous pouvons simplement remplacer les bouteilles en plastique du Conseil Communal par des bouteilles consignées en verre.

Il y a énormément d’actions à réaliser et nous pouvons encore changer les choses, il n’est pas trop tard, mais ça demande de prendre des mesures fortes et énergiques, d’arrêter de faire l’autruche, de prendre le problème à bras-le-corps.

Alors, non, ce n’est pas un effet de mode, ce n’est pas 2-3 illuminés qui voient des catastrophes partout, et je vous préviens tout de suite, je vais revenir très régulièrement avec ce sujet au cours des prochaines années,  parce que c’est le plus grand défi que l’humanité entière ait jamais connu, parce que c’est un combat que je n’ai pas choisi, mais qui m’a été imposé, et que nous ne pouvons pas perdre. On dit de nous que nous sommes la génération sacrifiée, je préfère nous voir comme la génération qui aura réussi ce défi.

Ce que je vous propose donc, chers collègues, c’est de postposer le vote sur la déclaration de politique générale, et qu’ensemble, nous travaillions sur une nouvelle, plus en phase avec les enjeux actuels, plus ambitieuse, qui fera de Fernelmont une commune pionnière et un exemple, une commune qui reconnaît la transition en générale (aussi bien écologique qu’énergétique et sociale) comme une importance vitale. Un commune qui montre vraiment qu’elle se soucie de ses citoyens, présents et futurs. »

La proposition du conseiller est refusée, « argumentant » que la DPG émane de la majorité et que cette dernière n’a que faire de l’avis des autres groupes politiques pour la rédiger.

La bourgmestre a par ailleurs rappelé que, à ses yeux,  l’ordre du jour du conseil communal est proposé par le seul collège communal et n’est soumis au conseil communal que pour approbation et à l’exclusion de tout débat.